Le Ludien a été introduit en 1893 par E. Munier-Chalmas et A. De Lapparent pour désigner une série d’âge éocène supérieur du Bassin parisien comprenant les marnes à Pholadomya ludensis et les trois masses principales de gypse. Son stratotype se trouve à Ludes, dans la montagne de Reims, où les couches à P. Ludensis sont bien développées. Depuis sa création, le Ludien a vu son contenu varier considérablement, car il est directement lié aux différentes définitions de la limite Eocène-Oligocène. Après avoir oscillé entre l’Oligocène et l’Eocène supérieur, le Ludien est aujourd’hui l’équivalent, dans le bassin parisien, du Priabonien, qui représente de dernier étage de l’Eocène. La limite inférieure du Ludien est située à la base des marnes à P. Ludensis, et la limite supérieure, se confondant avec la limite Eocène-Oligocène, correspond généralement au sommet des marnes supragypseuses (marnes bleues d’Argenteuil et marnes blanches de Pantin).
Les trois masses de gypse, appartenant au Ludien, se sont déposées dans un contexte semi-aride et quasi continental. Elles sont caractérisées par une faune riche en mammifères (faune de Montmartre à Palaeotherium). Les passées marneuses, à faune marine, intercalées entre ces couches de gypse marquent un retour de la mer. Ces influences marines dans le Bassin parisien sont de plus en plus difficiles à mettre en évidence en montant dans la série.
Le Ludien est une subdivision de l'échelle des temps géologiques, équivalent à l'étage du Priabonien. Son stratotype est caractérisé par les marnes
de Ludes près de Reims.
Au Ludien, le bassin géologique de Parisien commence à former une cuvette centrale à subsidence plus nette, envahie en partie par la mer, mais l'érosion des hauts plateaux à l'extrême-est de
la France, situé au niveau des Vosges à la Forêt-Noire, est déjà vigoureuse et apporte des dépôts salins ou d'évaporites, repris aux couches de marnes irisées du Keuper, contenant en
particulier des roches salines ou évaporites.
On y trouve alors des calcaires à fossiles marins (huîtres, pholadomyes), et surtout des marnes et argiles, recelant des cristaux de gypse ou parfois des lentilles
épaisses de roche gypseuse, venues des hautes terres orientales. Dans le sous-sol parisien on distingue les gypses ludiens et antéludiens, qui posent des problèmes différents
de risque naturel (dissolution par les eaux d'infiltration).